Engagement

Je suis inquiet, je suis en colère et j’ai décidé d’élever le ton. J’ai plus de respect pour le J’accuse d’un Zola que pour l’effacement des « gentils » qui laissent faire, par peur de déranger, par peur d’être rejetés, par fatigue, par abrutissement, par ignorance, par découragement ou par bêtise : car telle est la longue, très longue cohorte des lâches en ces temps décisifs. Comme le disait Burke : « Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. » Autruches, réveillez-vous !

Notre triste époque est celle de l’entrée dans la sixième extinction massive de la vie sur Terre. La science nous alerte sur des phénomènes qui ne sautent pas aux yeux alors qu’ils sont très largement engagés : l’épuisement de nos matières premières, la déforestation, la destruction de l’humus, la désertification, les pollutions massives de l’air, de l’eau et des sols, les gaz à effets de serre et le dérèglement climatique, etc., provoquent non seulement une atteinte à notre santé et une baisse de notre qualité de vie, mais surtout un effondrement des conditions mêmes de notre survie. Face à la prise de conscience d’une partie de la population, le sursaut des prédateurs et des « marchands de doute » se fait très agressif. Quant aux solutions des technocrates, elles ne s’attaquent pas à la source du problème et ne font parfois qu’empirer la situation en croyant l’améliorer.

La nature est en extrême danger, les droits de l’homme ne se portent pas bien, la démocratie faiblit et l’exigence de vérité se trouve malmenée par la propagation des fake news et la prise de parole des idéologues.

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Il faut agir et vite, la conjugaison des phénomènes mortifères est proche de provoquer des boucles de rétroaction donnant à la crise écologique (et humaine en conséquence) une ampleur totalement immaîtrisable. La fenêtre d’intervention possible va bientôt se refermer. Il ne s’agit plus seulement d’une augmentation dramatique des phénomènes d’inflation, de récession, de tensions internationales, de guerres civiles et militaires, de crime organisé, de terrorisme…, ce qui menace notre siècle, c’est un effondrement mondial : « processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus satisfaits pour une majorité de la population par des services encadrés par la loi » (Yves Cochet). Un certain nombre de penseurs et de savants vont jusqu’à prédire la disparition prochaine de l’espèce humaine (Pierre-Henri Castel, Yves Paccalet…).
Cette triste perspective est à regarder droit dans les yeux si nous voulons au maximum prévenir plutôt que subir. Tandis que le catastrophisme médiatique fait ricaner les ignorants, le catastrophisme éclairé des philosophes (Karl Jaspers, Hans Jonas, Jean-Pierre Dupuy, Hicham-Stéphane Afeissa…) prend le taureau par les cornes pour poser les questions les plus fondamentales sur lesquelles se joue le destin de notre commune humanité.

La peur, conjuguée au sentiment d’impuissance, pousse les plus égoïstes au repli sur soi. Or, ce qu’on appelle à tort la loi de la jungle, cette prétendue sélection naturelle par élimination du plus faible, est un mythe répandu par ceux qui se réfèrent à Darwin sans l’avoir lu. La compétition de tous contre tous n’a jamais existé que dans la tête des économistes ultralibéraux. La compétition nous épuise comme elle épuise nos ressources et c’est davantage par alliances que nous construisons. C’est donc à un élan de solidarité que j’invite : faire attention, aller « avec » plutôt que « contre », créer du lien, c’est raisonner en termes d’écosystèmes.

Si l’accès au savoir réclame de l’étude, il en appelle avant tout au désir de savoir : c’est pourquoi certaines personnes modestes se montrent bien plus réceptives que la plupart de nos grands occupés du monde des affaires dont le désir de domination pousse à prendre, pas à comprendre. Vous qui m’avez lu jusqu’ici, vous êtes probablement animés par ce désir de comprendre. Alors, si certains passages de mes textes vous semblent trop savants par rapport à vos domaines de compétences, je suis convaincu que d’autres passages vous parleront et consolideront en vous des valeurs fondamentales que nous sommes nombreux à partager et que nous voulons servir aujourd’hui de toutes nos forces. J’écris pour que les gens de bien se sentent moins seuls ; j’écris pour qu’ensemble nous soyons plus puissants à protéger ce que nous aimons.

Textes
Qui es-tu pour nous faire la morale ?
(Pour encourager les lanceurs d’alerte et toute prise de parole de ceux qui ont le courage de leurs inquiétudes, notamment les acteurs du mouvement Fridays for Future.)
Démasquer l’extrême droite.
Complotisme, désinformation et extrême droite.
Le PIB, la croissance et l’entropie.
Écologie : mes mesures.
(Gestes, conseils, réflexions, documentation).
Qu’est-ce que la philosophie ?
S’arracher à « la société du spectacle »
• Qu’est-ce que le libéralisme ? (Texte en préparation)
• Le réveil des justes. Appel à un changement de civilisation. (Texte en préparation)

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